L’Atelier de Charles et Marcelle Dullin
Un théâtre et une école

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Marcelle Dullin

Charles Dullin

C’est un lieu qui reste associé à un nom…
Car le théâtre de l’Atelier, une très jolie salle à l’italienne construite en 1822 et dont on a fêté le 200ème anniversaire, est surtout passé à la postérité grâce à un nom, celui de Charles Dullin.
Une salle qui a connu, selon Jean Vilar, la plus grande aventure théâtrale du XXème siècle et que Dullin voulait considérer comme son Atelier. Un lieu d’où il révolutionnera l’art dramatique et où il créera une école qui allait compter, d’hier à aujourd’hui, les plus grands noms de la scène et de l’écran.

De Jean Marais à Jean-Louis Barrault, de Robert Hossein à Jacques Dufilho ou au Mime Marceau, sans oublier Antonin Artaud (et même Gérard Depardieu, qui a été élève, bien des décennies plus tard, de l’École fondée par Charles et son épouse, Marcelle, elle même célèbre comédienne de l’Odéon), tous sont montés sur les planches de ce théâtre qui a tant fait pour contribuer au rayonnement de la scène parisienne, puis française et dont les créations ont de quoi laisser rêveur.

En 1922, par exemple, Cocteau écrit sa célèbre version d’Antigone.
Le rôle titre est créé par la très belle Génica Athanasiou, immortalisée par Man Ray, avec une mise en scène signée par Charles Dullin, une scénographie de Pablo Picasso, des costumes de Coco Chanel et une musique de scène d’Arthur Honegger !

Côté créations, on se souviendra, indépendamment de ses grandes mises en scène de l’Avare ou de Volpone, qu’il a été aussi le premier à faire reconnaître des auteurs comme Pirandello – dont il créera avec sa femme, Marcelle Dullin, « Chacun sa Vérité » – mais aussi Armand Salacrou ou Marcel Achard.

Ce dernier racontait d’ailleurs que Dullin l’avait enfermé dans sa maison de campagne de Néronville pour qu’il écrive la pièce dont il lui avait passé commande. Pour se venger avec humour, Achard, écrira les différents actes… dans le désordre, au grand dam des comédiens, répétant leur texte sans comprendre le fil de l’histoire !

Mais au-delà…
On ne peut que s’étonner qu’en 2022, ce 200ème anniversaire n’ait pas fait l’objet d’une commémoration officielle, d’autant que la grande mise en scène de l’Avare, unanimement reconnue et célébrée, qui porta l’image et le rayonnement de Charles Dullin et de sa troupe au sommet, fêtait également en cette même année son Centenaire !

« [Le théâtre] est l’une des formes les plus sensibles de l’expression humaine, l’une des formes les plus vivantes de l’art. On retrouve le théâtre à l’origine de toutes les civilisations. Il correspond à ce besoin profond des êtres de s’épancher, de sortir d’eux-mêmes. C’est en cela qu’il est un art social ». Charles Dullin

Charles Dullin dans la célèbre mise en scène de L’Avare.

D’hier à aujourd’hui, l’éternelle jeunesse du théâtre de l’Atelier.

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